Compte séquestre : de quoi parle-t'on ?
Connaître l'utilité et les principes du compte séquestre, afin de l’utiliser pour sécuriser la transaction d’un fonds de commerce ou d'une entreprise.
Publié le 07-03-2022 et actualisé le 22-07-2024
Si la cession des titres de votre entreprise génère une plus-value, celle-ci est soumise à l’impôt.
Anticiper le montant d’imposition que va générer la cession de votre entreprise permet d’éviter les mauvaises surprises.
Calculer l’imposition sur la plus-value de cession des titres de votre société vous aide à calibrer le prix de cession « idéal » et vous permet de quantifier précisément le produit net de la cession dont vous disposerez après imposition.
Anticipé avant la cession, ce calcul ouvre la réflexion sur l’optimisation fiscale grâce à des mécanismes tels que l’apport-cession (pour l’exploitant qui poursuit un autre projet d’entreprise post-cession) ou la donation d’actions (pour l’exploitant qui souhaite transmettre du patrimoine à ses enfants).
Préalablement au calcul de l’imposition des plus-values des titres de société, il faut réaliser le calcul de plus-value (ou moins-value) réalisée sur cession.
Cela permet de déterminer le différentiel entre ce que les titres de société ont initialement coûté et le montant auquel ils sont vendus.
Ce calcul s’effectue en deux temps :
1. Calcul de la plus-value des titres de société
2. Calcul de la plus-value imposable des titres de société
La première étape consiste à déterminer le différentiel achat/vente, la seconde permet d’intégrer les abattements possibles.
Pour calculer l’éventuelle plus-value, il s’agit en premier lieu de déterminer le prix de revient des titres de la société.
Le prix de revient des titres de société est le prix d’acquisition des titres indiqué dans l’acte d’acquisition ou de donation, auquel l’on ajoute les frais d’acquisition.
Les frais d’acquisition sont :
ou
Et si l’entreprise a été créée et non rachetée ?
Dans ce cas, le prix de revient est constitué par le total des apports initiaux du créateur et de ses éventuelles augmentations de capital par apport en numéraire ou en industrie (hors augmentations de capital par incorporation de réserves).
A noter que si le prix de cession est inférieur au prix d’achat, le cédant réalise une moins-value.
A ce stade, vous connaissez donc le prix de revient des titres de la société.
Pour calculer la plus-value, il suffit de soustraire le montant du prix de revient au prix de cession envisagé.
Il est possible de déduire du prix de cession les frais supportés lors de la vente (par exemple les commissions d’intermédiation, honoraires d'experts, ou frais de courtage).
S’il est prévu une, le montant de la garantie de passif doit être déduite du prix de cession.
La différence entre prix de cession et prix d’achat constitue la plus-value sur cession des titres de société.
Sachant que c’est le montant de la plus-value qui est soumis à l’imposition, l’enjeu consiste à optimiser ladite plus-value, et donc la fiscalité à venir.
L’objectif est de sauvegarder au maximum le prix net de cession à l’issue de l’opération et de l’imposition.
En plus des mécanismes de donation avant cession et d’apport-cession devant impérativement être réalisés avant cession, l’optimisation de la fiscalité est rendue possible par le dispositif des abattements.
Déterminer les abattements possibles en fonction de la situation du vendeur permet d’adopter l’imposition la plus avantageuse :
1. L’imposition de 30 % au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU, dit « flat-tax ») qui ne bénéficie d’aucun abattement
ou
2. La réintégration au barème progressif, avec abattements uniquement pour les entreprises dont les titres ont été acquis ou souscrits avant le 1er janvier 2018.
Il existe trois types d’abattements :
Le régime de droit commun est applicable pour tous et permet de bénéficier d’un abattement pour durée de détention des titres de la société cédée.
La durée de détention est calculée au moment de la cession des titres de la société sur la base de la date d’achat des titres cédés.
Les durées et les abattements sont établis par l’administration fiscale de la manière suivante :
Le régime renforcé concerne les entreprises créées depuis moins de 10 ans.
Il s’applique aux conditions suivantes :
Ce régime concerne également les titres cédés par les dirigeants de PME prenant leur retraite et ne bénéficiant pas de l'abattement fixe lorsque l'option au barème progressif est exercée.
Les durées et les abattements sont les suivants :
L’abattement d’un montant fixe de 500.000 € s’applique dans le cas d’un départ en retraite du dirigeant, quelles que soient les modalités d'imposition des plus-values (PFU ou barème progressif).
Pour bénéficier de cet abattement, il faut remplir les conditions suivantes :
A noter : cet abattement n'est pas cumulable avec un abattement proportionnel de droit commun ou renforcé.
Une fois le montant de la plus-value réduit des éventuels abattements, il convient de déterminer le montant de l’imposition à laquelle sera soumise l’opération de cession des titres de société.
Contrairement au régime des plus-values professionnelles auxquelles sont soumises les cessions de fonds de commerce, les cessions de titres relèvent du régime des cessions de valeurs mobilières.
Depuis le 1er janvier 2018 les plus-values sur cessions de titres de société sont assujetties :
ou
L’intégration au barème progressif permet, uniquement pour les titres acquis ou souscrits avant le 1er janvier 2018, de bénéficier de divers abattements qui diminuent la base imposable.
Les plus-values de cession de titres de sociétés dont les titres ont été acquis ou souscrits avant le 1er janvier 2018 bénéficient du choix suivant pour le cédant :
1. L’imposition au barème progressif selon sa tranche marginale d’imposition après abattement.
A cela s’ajoute la CSG-CRDS au taux de 17,2%.
La CSG ne bénéficie pas de l’abattement mais elle est partiellement déductible des revenus imposables de l’année suivante.
Le choix de l’imposition au barème progressif est fait par le contribuable, chaque année et de manière irrévocable.
2. L’imposition à la « flat-tax » avec le PFU (Prélèvement Forfaitaire Unique).
La flat-tax totalise les 12,8% pour l’impôt sur le revenu et les 17,2% pour les prélèvements sociaux. Dans ce cas, les plus-values sont donc imposées au taux de 30%.
La CSG ne bénéficie pas de l’abattement et n’est pas déductible des revenus imposables de l’année suivante.
Les plus-value de cession de titres de sociétés dont les titres ont été acquis ou souscrits après le 1er janvier 2018 bénéficient du choix suivant pour le cédant :
1. L’imposition au barème progressif selon sa tranche marginale d’imposition.
A cela s’ajoute la CSG-CRDS au taux de 17,2%.
Attention : les plus-values de cession de titres acquis ou souscrits après le 1er janvier 2018 ne bénéficient pas des abattements.
Le choix de l’imposition au barème progressif est fait par le contribuable, chaque année et de manière irrévocable.
2. L’imposition à la « flat-tax » avec le PFU (Prélèvement Forfaitaire Unique).
Dans ce cas, les plus-values sont donc imposées au taux de 30% (12,8% pour l’impôt sur le revenu + 17,2% pour les prélèvements sociaux).
En conclusion, la détermination du mode de cession est la première étape à considérer : la vente du fonds de commerce ou la vente des titres de société.
Si les impacts fiscaux de chaque mode de cession sont divers, ils ne sont pas les seuls à prendre en compte. Vendre des titres de société plutôt qu’un fonds de commerce impacte aussi la vendabilité de l’affaire.
En effet, en fonction de l’activité cédée, de nombreux acquéreurs peuvent être rebutés par la reprise des dettes, inhérente à la cession des titres.
D’autre part, la finançabilité des titres est plus ardue, du fait de la possibilité restreinte pour la banque de prise de nantissement lors de la délivrance d’un prêt bancaire.
Enfin, la cession des titres (lien vers article L'évaluation des entreprises et des titres de sociétés) entraîne un engagement accru du cédant, notamment avec la garantie d’actif et de passif, ainsi que le blocage d’une partie de son prix de cession (généralement 10%) sur une durée habituelle de trois ans.
Dans le cas de cession des titres, celle-ci doit donc faire l’objet de plusieurs simulations, qui vont permettre de :
Il est recommandé de se faire accompagner dans cette démarche par des conseils spécialisés, notamment un expert-comptable et un avocat fiscaliste.
Calcul & imposition de la plus-value des titres de société en 3 questions
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liste des éléments à fournir pour céder une affaire