Le guide pour mettre en place une levée de fonds
Le guide complet pour mettre en place et mener à bien la levée de fonds de votre entreprise
Publié le 06-05-2022 et actualisé le 22-07-2024
La clause d'earn out est un mécanisme qui facilite la reprise d'une entreprise en permettant au vendeur et à l'acheteur de s'accorder sur les termes de la vente, surtout lorsqu'il existe un désaccord sur la valorisation de l'entreprise.
Ce dispositif consiste en un complément de prix qui dépend des résultats futurs de l'entreprise cédée. Dans une transaction incluant un earn out, le repreneur paie d'abord une partie fixe du prix de vente. Le reste, soit le complément de prix, est versé ultérieurement, basé sur les performances de l'entreprise.
Les détails du calcul et les conditions de paiement de ce complément sont définis dans une clause spécifique du contrat de vente, connue sous le nom de clause d'earn out ou clause de complément de prix. On vous explique !
Le terme « earn out » désigne un complément de prix, une composante variable dans les transactions de cession d'entreprise. Cette partie, constituant généralement entre 10 et 20 % du prix total, est payable entre 1 et 4 ans après la signature de l'acte définitif de cession :
Bien qu'il n'existe pas de règle standard, cette approche vise à équilibrer les intérêts des deux parties. Pour le vendeur, elle représente une prime basée sur les performances futures de l'entreprise, ajustée de manière équitable, et ne devrait pas constituer un risque financier majeur. En cas de non-atteinte des objectifs, le non versement de cette part fonctionne comme une sanction raisonnable, tandis qu'en cas de succès, elle récompense le cédant, tous deux dans des proportions justes.
Semblable au crédit vendeur, l'earn-out facilite le processus de cession en bridant les divergences de valorisation entre le vendeur et l'acheteur. Le cédant, connaissant profondément son entreprise, valorise souvent son potentiel de croissance futur et souhaite que les bénéfices post-cession soient pris en compte dès la valorisation initiale. À l'inverse, le repreneur, moins familier avec l'entreprise, se base sur les résultats actuels et existants, hésitant à payer pour des projections incertaines sans garanties tangibles que le futur sera aussi prometteur que présenté par le cédant.
Ce désaccord peut entraîner un blocage. La clé est alors de trouver un terrain d'entente lorsque les intentions des deux parties sont sincères mais que leur évaluation de la valeur de l'entreprise diverge.
La clause de complément de prix facilite un accord entre le vendeur et l'acquéreur en divisant le paiement du prix de vente en deux phases distinctes :
Cette portion variable reflète souvent la différence d'évaluation de l'entreprise entre le vendeur et l'acquéreur. Si les objectifs fixés sont atteints à une date prédéterminée, le cédant peut recevoir la totalité de son prix souhaité, voire plus. Cependant, si les résultats ne correspondent pas aux prévisions, le cédant pourrait ne pas percevoir la totalité de cette partie variable.
L'earn out est particulièrement adapté pour un cédant qui compte rester impliqué dans l'entreprise après la vente, car il joue un rôle actif dans la réalisation des objectifs. En acceptant de différer une partie du paiement, le cédant renforce la confiance de l'acquéreur dans le potentiel futur de l'entreprise.
Pour un vendeur désirant prendre sa retraite et se retirer totalement de la vie professionnelle, il serait plus judicieux de négocier un prix de cession fixe, permettant ainsi de clôturer complètement la transaction après la vente.
Il est à noter que la clause de complément de prix est couramment utilisée dans les transactions d'achat de titres de société, et moins fréquemment dans les achats de fonds de commerce.
Lors des cessions d'entreprise, qu'elles comportent ou non une clause d'earn out, il est habituel que le cédant demeure un certain temps au sein de l'entreprise pour faciliter la transition. Ce processus, connu sous le nom de « mise au courant », est crucial pour garantir le succès de la passation et la continuité des activités.
Au cours de cette période, le cédant a pour rôle d'introduire le repreneur à toutes les parties prenantes clés, telles que le personnel, les prestataires, les fournisseurs, les partenaires financiers, et les clients principaux. L'accompagnement peut varier de quelques semaines à plusieurs mois, selon les besoins, et peut inclure ou non une rémunération pour le cédant.
Plusieurs situations peuvent justifier la présence prolongée du cédant, comme :
L'intégration d'une clause d'earn out durant cette période peut s'avérer très bénéfique : elle rassure le repreneur, renforce la gestion de l'entreprise, préserve les emplois et assure au cédant le paiement de son complément de prix.
Toutefois, il est essentiel que cette clause soit juste et équilibrée pour remplir efficacement ces fonctions.
Rédiger une clause d'earn out est similaire à la définition d'une prime sur objectifs pour un salarié, basée sur des critères de calcul précis.
Il est essentiel que la clause d'earn out soit formulée avec clarté et précision, car elle établit les règles essentielles du contrat et sert de référence en cas de litige. Pour être valide, cette clause doit être intégrée à l'acte de cession des titres et doit détailler les éléments suivants :
Concernant la gestion, la clause doit clarifier si le cédant conservera des fonctions au sein de l'entreprise et, le cas échéant, comment les stratégies futures pourraient influencer la part variable du paiement, surtout si le cédant ne reste pas impliqué dans l'entreprise. Elle doit également préciser comment le cédant peut contester ces aspects.
Cependant, l'aspect le plus crucial de la clause d'earn out reste le mode de calcul de la part variable.
Au-delà du prix, la clause d'earn out doit clairement spécifier :
En absence de ces précisions, la vente peut être considérée comme nulle.
Le mode de calcul doit être défini de manière précise et faire l'objet d'un accord mutuel entre les parties. Il est essentiel que le cédant accepte et comprenne ce mode de calcul pour éviter toute modification ultérieure par des facteurs externes. Ce mode de calcul doit rester constant jusqu'à la réalisation de la part variable, si celle-ci est due.
Il est crucial que ce mode de calcul permette de déterminer de façon indiscutable le prix de cession final, en s'appuyant sur des éléments concrets, mesurables sans ambiguïté et applicables en tout temps.
Les indicateurs habituels pour établir ce mode de calcul incluent :
La transaction peut être invalidée, ou le prix considéré comme indéterminé, si :
Bien que certains aspects ne soient pas obligatoires, ils sont essentiels pour encadrer l'opération avec des règles claires. Voici une liste non exhaustive des éléments cruciaux à inclure dans une clause d'earn out :
Lors de la cession d'une entreprise, il est courant que le vendeur réalise une plus-value qui s'applique à la fois sur le montant fixe initial et sur le complément de prix variable obtenu grâce à une clause d'earn out. Ce complément est soumis à l'impôt sur le revenuainsi qu'aux prélèvements sociaux, mais l'imposition ne s'applique pas à la date d'effet du contrat de cession, mais plutôt lorsque ce complément est effectivement versé.
Fiscalement, ce montant est traité comme une plus-value, bénéficiant d'un régime fiscal plus avantageux que celui des revenus ordinaires.
Pour les sociétés assujetties à l'Impôt sur les Sociétés (IS), ce complément peut être considéré comme une plus-value à long terme s'il est enregistré en tant que produit exceptionnel. La partie variable doit être déclarée comme plus-value sur cession de droits sociaux pour l'exercice fiscal au cours duquel elle est perçue. Si une plus-value est déclarée lors de la réception de la partie fixe du prix, une nouvelle déclaration doit être effectuée après la réception du complément.
Si le vendeur subit une moins-value uniquement avec la perception de la partie fixe, celle-ci peut être prise en compte dans le calcul final de la plus-value, si l'ensemble du prix de vente dégage finalement un gain.
Il est important de souligner que cette clause facilite généralement les transactions de vente. En résolvant fréquemment les désaccords sur le prix, notamment dans le cas d'entreprises jeunes et prometteuses, la clause d'earn-out offre souvent plus de bénéfices que de désavantages. Le risque, bien que calculé, est principalement supporté par le cédant.
En choisissant d'incorporer une clause d'earn-out, le cédant bénéficie de deux avantages significatifs :
Toutefois, cette clause comporte également des inconvénients pour le cédant :
L'intégration d'une clause d'earn-out offre plusieurs avantages au repreneur :
En général, cette clause ne présente pas d'inconvénients notables pour le repreneur.
En somme, la formulation de la clause d'earn out est une démarche sérieuse et engageante, ce qui rend essentiel de discuter ses termes minutieusement, idéalement avec l'assistance d'un conseil juridique. De plus, puisque l'interprétation des clauses peut parfois être subjective, il est conseillé que chaque partie bénéficie de conseils juridiques et que les termes soient clairement définis pour éviter des ambiguïtés qui peuvent être source de contentieux.
Si vous souhaitez également évaluer votre affaire pour reprendre ou céder au mieux votre entreprise, testez notre outil : Je teste !
Comprendre la clause d'earn out en trois questions
Découvrez notre
outil d'audit d'acquisition