Investir votre trésorerie d'entreprise : comment et dans quoi ?
Comment investir l’excédent de trésorerie de votre entreprise : tout ce qu’il faut savoir pour la placer judicieusement.
Publié le 11-07-2022 et actualisé le 22-07-2024
La gestion de stock fait partie d’une bonne gestion d’entreprise.
Elle relève d’une discipline rigoureuse, puisqu’elle impacte la trésorerie et donc la santé financière de l’entreprise.
Il existe différentes méthodes de gestion de stock. Il convient de choisir la mieux adaptée en fonction de l’activité exercée.
L’objectif est de ne pas immobiliser davantage de fonds que nécessaire dans les stocks, et de consacrer ces fonds à d’autres dépenses importantes.
Toutes les entreprises vendant un produit doivent disposer d’un stock suffisant pour satisfaire la demande.
Il en va de même pour les entreprises de service, qui utilisent des marchandises et produits pour délivrer leur service.
Quel que soit le volume des stocks, leur bonne gestion est indispensable pour optimiser le fonctionnement de l’entreprise et sa trésorerie.
Le stock, c’est de l’argent immobilisé.
Cet argent immobilisé « dort » donc jusqu’à ce que le stock soit vendu ou utilisé pour délivrer le service et se transforme en flux entrant de trésorerie.
Cet argent ne peut ainsi pas être affecté à d’autres dépenses, parfois indispensables et urgentes.
L’entreprise doit donc trouver l’équilibre idéal entre la quantité minimale de stocks nécessaire et la capacité permanente à satisfaire la demande sans rupture.
Intégrée au tableau de bord du dirigeant, la gestion de stock consiste ainsi à déployer un ensemble de méthodes adaptées à chaque activité, en vue d’atteindre cet équilibre.
Les stocks ne sont pas constitués que de produits finis prêts à vendre.
Ils sont composés par l’ensemble des marchandises et matières nécessaires au cycle d’exploitation :
Ils sont segmentés en 5 types de stocks :
La nature du lieu d’entreposage n’influe pas sur le fait qu’il s’agisse bien de stocks.
Avant tout, il s’agit d’assurer le fonctionnement continu de la chaîne de fabrication, exploitation et distribution.
Mais les stocks sont aussi à considérer comme une richesse (un actif) de l’entreprise.
Mal gérés, ils peuvent devenir un handicap et mettre en danger sa santé financière.
La notion de gestion de stocks est donc étroitement liée à celle de gestion de trésorerie.
Tout l’enjeu consistant à trouver un juste équilibre.
En-dessous de ce point d’équilibre, on parle de sous-stockage. Au-dessus, il s’agit de sur-stockage.
La conséquence la plus néfaste du sous-stockage est la probabilité d’une rupture de stock.
La rupture de stock « enraye la machine » en entraînant une désorganisation et potentiellement un arrêt de la chaîne de production. Et donc l’arrêt des ventes à la clientèle.
Ceci entraîne une baisse de chiffre d’affaires, qui peut conduire à ne plus pouvoir faire face aux dépenses de fonctionnement, et à la catastrophe.
L’arrêt des ventes mène en outre à l’insatisfaction de la clientèle, d’autant plus dans le contexte actuel d’hyper-réactivité concurrentielle.
De ce fait, la clientèle va trouver une offre ailleurs, et pour peu qu’elle soit satisfaite, ne revient plus chez vous. Pire, elle vous fait de la mauvaise publicité.
De plus, à l’heure où la clientèle est habituée à l’abondance et au choix, l’entreprise présentant des rayons à demi-vides (ou un catalogue avec des ruptures de stocks) fait toujours mauvaise figure.
En obligeant les clients à un choix forcé sur les produits restants, elle déprécie de facto la valeur perçue de ces derniers. Si l’abondance pousse à la consommation, le contraire est vrai aussi.
Nombre de patrons désirent disposer d’un stock conséquent, pour prévenir tout manque.
Si la démarche est louable, elle est pourtant néfaste lorsque les stocks disponibles sont trop conséquents, car cela entraîne l’augmentation des charges :
En plus de cela, un sur-stock nécessite un besoin en fonds de roulement (BFR) plus important. C’est-à-dire un besoin de fonds accru, qui ne peut pas être affecté à d’autres postes de dépenses.
Si l’entreprise nécessite des investissements dans d’autres projets ou dans des charges de fonctionnement indispensables, elle réduit ainsi ses capacités à le faire.
Enfin, un sur-stock peut engendrer une dévalorisation d’une partie de celui-ci et amener l’entreprise à s’en séparer en réduisant ses marges sur sa revente « bradée ».
Cela vaut autant pour l’obsolescence des produits finis, que pour la périssabilité de matières premières.
Les deux éléments moteurs d’une bonne gestion de stock sont :
1. La date de la commande
2. Les quantités commandées
En fonction des besoins de l’entreprise, dates et quantités sont fixes ou variables.
Avant d’évoquer les différentes méthodes de gestion de stock, il convient de rappeler des évidences.
Qui, chez soi, n’a jamais jeté une denrée périmée oubliée au fonds de son réfrigérateur ou d’un placard mal rangé ?
Dans un commerce ou une entreprise, ce geste (qui semble anodin à la maison) peut prendre des proportions importantes aux conséquences coûteuses.
La bonne marche d’une entreprise tient donc d’abord dans le maintien en ordre et en propreté de ses locaux d’activité.
Dans de nombreux cas, les locaux doivent d'ailleurs répondre à des normes spécifiques.
L’on doit y trouver facilement toutes les marchandises, qui doivent être organisées par date de péremption ou ordre d’entrée/sortie.
C’est la méthode classique FIFO (First in first out, soit premier entré, premier sorti, comme à la maison…).
Leur stockage suffisamment clair permet de :
En l’absence de logiciel professionnel de gestion de stock, vous pouvez utiliser des guides pour créer vos documents de gestion de stock.
Chaque produit doit avoir un stock minimum (le stock d’alerte).
Il faut créer un stock de référence et contrôler vos stocks à intervalles réguliers (le mieux étant tous les jours).
Enfin, l’idéal est de catégoriser vos stocks par produit et fournisseur.
Le premier réflexe en matière de gestion de stock est de réaliser régulièrement l’inventaire du stock.
Cette pratique régulière permet d'évaluer les besoins de l'entreprise et de connaître le taux de rotation des stocks.
La régularité de l’inventaire du stock dépend de la nature de l'activité commerciale.
Il peut être réalisé sur trois périodes différentes :
Cela peut paraître évident, mais entretenir de bonnes relations avec les fournisseurs est un atout pour une gestion optimale du stock.
En effet, cela permet de :
Préalablement à l’inventaire du stock, il convient de faciliter celui-ci en mettant en place un système de suivi et de traçabilité des différents produits.
Cela consiste à organiser le stock en catégorisant chaque partie du stock, puis en étiquetant chaque produit par :
Toutes les mesures pouvant aider à l’inventaire sont bonnes à mettre en place.
Sur les bases indiquées plus haut, il convient d’adopter la méthode de gestion de stock adaptée à la nature de votre activité.
Il existe plusieurs façons de gérer vos stocks. Il faut comparer les méthodes et déployer celle qui sied le mieux à votre entreprise.
La méthode calendaire consiste à commander à périodicité fixe une quantité identique.
Cette méthode utilise la formule mathématique de Wilson, aussi connue sous le nom de QEC (quantité économique de commande).
Elle permet de déterminer la période optimale de réapprovisionnement d’une unité de production et d’optimiser votre capacité de stockage tout en limitant le coût des commandes.
Elle est généralement utilisée pour les produits de grandes consommations avec des contrats de livraison réguliers, pour lesquels vous avez une grande visibilité. Mais elle laisse peu de place aux imprévus.
La méthode de gestion à point de commande est adaptée aux flux tendus.
Elle consiste à commander à périodicité variable une quantité identique, en définissant un stock minimum (appelé le point de commande).
Une fois atteint, le point de commande déclenche automatiquement l'approvisionnement.
La méthode de gestion à point de commande est adaptée aux marchandises périssables, onéreuses ou difficiles à stocker (volumineuses, très fragiles, etc.).
En revanche, il faut veiller à leur écoulement régulier pour optimiser les approvisionnements et constituer un stock de réserve raisonnable.
La méthode de recomplètement consiste à commander à périodicité fixe une quantité variable.
L’on définit au préalable pour chaque produit un niveau optimum de stock.
A période fixe, le responsable du stock analyse celui-ci et commande la quantité permettant de recompléter au niveau requis.
Cette méthode nécessite d’adapter et faire fluctuer le niveau de stocks par rapport aux volumes des ventes.
Tout comme la méthode à point de commande, elle permet de gérer des marchandises délicates, c’est-à-dire périssables, onéreuses ou difficiles à stocker.
Le risque est également la rupture de stocks.
La méthode de réapprovisionnement à la commande consiste à commander à périodicité variable une quantité variable en fonction de la demande.
Cette méthode demande de bien connaître les besoins immédiats de l’entreprise.
Très flexible, mais plus complexe à mettre en œuvre, c’est la méthode classique qui permet la meilleure gestion de trésorerie à court / moyen terme et d’éviter les sous-stocks et sur-stocks.
Plus récente, cette méthode est née d’une volonté d’éviter tout gaspillage d’une part, de la notion de proximité et de limiter au maximum l’utilisation de trésorerie.
Son fonctionnement repose sur une parfaite maîtrise de la chaîne fournisseur / entreprise / clientèle et une communication optimale entre tous ses acteurs.
Ainsi, l’approvisionnement est basé sur l’attente des commandes des clients, ce qui amène l’entreprise à attendre le dernier moment pour commander les biens et produits à utiliser.
Les stocks intermédiaires ne sont alors plus nécessaires, et tout ce qui est commandé est « prévendu » ou « préutilisé », sans aucune perte.
Cette méthode impose des contraintes, comme la réduction des distances fournisseur / entreprise pour limiter les délais et les aléas de livraison, ainsi qu’une grande réactivité des équipes.
Il convient également de bien établir les délais de délivrance au client final et de réduire au maximum toutes les étapes intermédiaires.
L’on couple souvent cette méthode avec celle du Kanban, qui consiste à segmenter et étiqueter chaque étape du processus de commande, production et livraison.
On parle alors de flux tirés et non plus de flux poussés. Traçabilité et organisation quasi-militaire sont les deux facteurs de réussite de cette façon de procéder.
Ces méthodes de gestion de stock tirent leur nom d’acronymes anglais :
La technique du FIFO permet d’éviter les pertes et de pouvoir accéder plus aisément aux produits plus anciens.
Pour que les marchandises les plus anciennes sortent en priorité, il suffit de les placer sur le devant des rayonnages de stockage.
On emploie la méthode FIFO avec des produits soumis à une DLC (date limite de consommation), tels que :
De manière générale, la méthode FIFO est utilisée pour gérer des stocks de marchandises sensibles à l'obsolescence.
A l’inverse, la technique du LIFO consiste à disposer les références les plus récentes devant les plus anciennes, afin de les extraire en priorité.
La méthode LIFO est adaptée à la gestion de stock non-périssable (denrées sèches, matériaux, etc.).
La technique LIFO permet de :
La prévision de la demande future consiste à anticiper les besoins, afin de commander les stocks adaptés pour éviter les pertes, tout en pouvant répondre à la demande en permanence.
Elle permet aussi de fixer les prix les plus justes et d’allouer les ressources pertinentes à l’activité.
Pour parvenir à devancer les besoins, l’entreprise doit prendre en compte un certain nombre de données, pour prédire l'avenir.
Il existe plusieurs modèles de prévision de la demande, parmi lesquels :
1. L’étude quantitative, qui consiste à analyser des données historiques de ventes & commandes, toutes les statistiques pertinentes et autres mesures objectives.
2. A défaut de données historiques, l’étude qualitative s’appuie sur des éléments subjectifs, comme l’analyse des tendances du marché ou les retours et avis clients.
3. L’analyse par séries temporelles se base sur les données de plusieurs années, afin de prévoir la demande potentielle.
On compare alors les tendances passées avec les tendances de demande présente.
4. Le modèle causal analyse les données historiques pour mettre en lumière des relations évidentes entre les commandes passées et différents facteurs.
5. En identifiant les relations causales, l’on peut reproduire et anticiper un schéma de demande.
Venu bousculer les modes de vente ancestraux, le dropshipping (livraison directe) consiste à vendre un produit sur internet en intervenant uniquement sur les phases de commercialisation et de vente du produit.
Le dropshipper ne fabrique pas, ne stocke pas et n’expédie pas la marchandise.
Il n’intervient que sur la phase finale de la chaîne, la vente.
En début de chaîne, le fabricant crée le produit et le fournisseur du dropshipper expédie la marchandise au consommateur final (le fabricant peut être également fournisseur direct du dropshipper).
Pour le consommateur final, tout cela est un peu flou, car il ne sait souvent pas qui est le fournisseur ni dans quelles phases il intervient.
Contrairement aux autres formes de commerce de biens, le vendeur ne gère pas de stock, ni de logistique.
Ses frais de fonctionnement sont focalisés sur la création de sa boutique en ligne e-commerce et la promotion de ses produits sur internet.
Il peut ainsi profiter d’avantages importants, tels que :
A noter : le dropshipper est responsable de la bonne exécution de la commande passée par le consommateur. Choisir un fournisseur fiable est donc primordial pour lui.
En plus de toutes ces méthodes de gestion de stock, il est également très utile de recourir à la méthode SMART pour toute introduction de nouvelle procédure.
En conclusion, une bonne gestion de stocks n’a pas besoin d’être sophistiquée à outrance, mais seulement bien adaptée.
Elle permet ainsi à l’entreprise de :
Les différentes méthodes de gestion de stock en 3 questions
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