Le guide pour mettre en place une levée de fonds
Le guide complet pour mettre en place et mener à bien la levée de fonds de votre entreprise
Publié le 13-11-2023 et actualisé le 17-07-2024
Avec 65 % de création de sociétés sous ce statut en 2022 (source INSEE), la SAS (société par actions simplifiée) est la forme d'entreprise la plus fréquemment adoptée par les entrepreneurs.
à l'origine de cette popularité, de nombreuses caractéristiques et mesures qui font de la SAS l'une des sociétés les plus libertaires et simples à gérer à bien des niveaux.
Toutefois, l'étude du statut juridique le plus adapté à votre société avant tout lancement d'activité reste une étape primordiale qu'il ne faut pas négliger.
Celui de la SAS ne déroge pas à la règle, puisque derrière ses nombreuses caractéristiques avantageuses, se dessinent les limites de sa forme juridique, qu'il est important de connaître pour créer une structure adaptée à votre projet.
Forte d'une grande souplesse de gestion et d'une adaptabilité à diverses activités commerciales, la SAS se démarque de la SA et de la SARL en plusieurs points.
Comment se définit-elle ? Comment se distingue-t-elle des autres statuts juridiques ? Présentation de ce qu'est une SAS.
La SAS, ou société par actions simplifiée, est une forme de société commerciale relativement récente.
Mise en place avec la loi du 3 janvier 1994, elle servait alors un but unique : encourager la coopération entre entreprises (les maisons-mères et leurs filiales) et ainsi offrir un cadre juridique souple aux coentreprises.
Depuis, le statut de SAS s'est libéralisé et se détache de cette restriction sectorielle que l'on retrouve notamment chez les sociétés civiles professionnelles (SCP).
Multisectorielle, flexible et ouverte à un large panel de projets entrepreneuriaux, la société par actions simplifiée est un statut de choix pour les créateurs d'entreprise.
Au sein d'une SAS, les associés fondateurs (à minima 2) disposent d'une grande liberté contractuelle, qui leur permet de fixer librement le capital social et les règles d'organisation de la société.
Formalisées dans les statuts de la société, ces règles doivent également mentionner les conditions de nomination et de révocation des dirigeants, les rôles de chacun des associés ou encore les modalités de vote pour toute décision collective (quorum, majorité, veto…).
En effet, même si la loi impose la nomination d'un président pour représenter légalement la société vis-à-vis de tiers, il n'est pas le seul décisionnaire et certains choix doivent obligatoirement être faits collectivement :
Enfin, la loi du 4 août 2008 apporte quelques modifications qui allègent et modernisent le fonctionnement de la SAS.
Désormais, une société par actions simplifiée :
Avec la variété de statuts juridiques disponibles à la création d'une entreprise, il n'est pas toujours facile de s'y retrouver.
Avant d'aller plus loin, précisons donc rapidement les distinctions premières à faire entre les statuts de SAS, de SASU, de SA et de SARL.
Au même titre qu'une SA, la SAS entre dans la catégorie des sociétés par actions.
Pourtant elle se distingue de la société anonyme (SA) dans le sens où elle est une société commerciale par actions, alors que la SA est une société de capitaux, qui peut être cotée en bourse.
Crée avec au minimum deux associés, la SAS se décline en une version unipersonnelle qui comprend les mêmes caractéristiques et facilités de fonctionnement, si ce n'est qu'elle ne nécessite qu'un seul associé pour être constituée : la SASU (société par actions simplifiée unipersonnelle).
Enfin, même si ces 2 statuts partagent beaucoup de similarités quant à leur constitution et fonctionnement, la SAS et la société à responsabilité limitée SARL ne doivent pourtant pas être confondus.
Parmi les différences notables, nous pouvons citer :
La souplesse de fonctionnement d'une SAS est l'une des principales caractéristiques à l'origine de sa popularité.
Mais ce n'est pas le seul avantage que compte ce statut, qui attire les porteurs de projets à fort potentiel de développement.
Parmi les principaux avantages de la SAS, c'est sa facilité de gestion et de fonctionnement qui est le plus souvent mentionnée.
En effet, sa réglementation peu contraignante offre une grande liberté dans son organisation et son fonctionnement.
Avec un minimum légal de 1 € (sans plafond maximum), la constitution du capital d'une SAS reste à la libre appréciation des associés.
Ces derniers peuvent ainsi le déterminer en fonction des projets qu'ils souhaitent entreprendre et du poids qu'ils veulent donner à leur société auprès de potentiels investisseurs.
De plus, depuis la loi du 4 août 2023, le capital social peut également être constitué d'apports en industrie, en plus des classiques apports en numéraire et nature.
Enfin, notons que, comme pour une société en nom collectif (SNC), il est possible de libérer les apports en numéraire en plusieurs fois.
Pour la SAS, 50% des apports en numéraire doivent être libérés au moment de la création de la société et le solde restant dans les 5 ans à venir.
Concernant ses statuts, la SAS dispose d'une grande liberté rédactionnelle.
Son unique contrainte – qui est d'ailleurs commune à toute entreprise – est de les établir par écrit, de les dater et de les signer.
Hormis ce point, les associés d'une SAS décident librement des clauses statutaires qu'ils souhaitent ajouter concernant :
Hormis ce point, les associés peuvent choisir d'avoir ou non un directeur général, un directeur général délégué, un conseil d'administration, des organes de contrôle…
Les modalités de droit de vote, veto, quorum, majorité sont fixées librement par les statuts, à l'exception de quelques décisions qui ne peuvent être votées qu'à l'unanimité.
Le président de la SAS bénéficie d'un régime social avantageux, puisqu'il est automatiquement affilié au régime général de la sécurité sociale.
Le président, ainsi que tous les organes de direction d'une SAS, sont assimilés-salariés, quel que soit le nombre d'actions apportées et les pouvoirs détenus.
Ils bénéficient ainsi de la même couverture sociale qu'un salarié (assurance-maladie, allocations familiales, couverture en cas d'accidents du travail…), à l'exception de l'assurance-chômage de Pôle Emploi.
Là encore, la SAS se démarque de certains statuts, puisqu'elle permet d'accueillir un nombre illimité d'actionnaires, tout en garantissant une protection de leur intérêt.
Les associés d'une SAS choisissent librement le nombre maximal et les modalités d'entrée de nouveaux associés au sein de la société SAS.
Là aussi précisées dans les statuts, ces modalités peuvent être très souples afin de permettre aux futurs investisseurs d'intégrer facilement la société.
Cet avantage non négligeable s'avère particulièrement utile lorsque l'entreprise souhaite se développer rapidement ou réaliser une levée de fonds.
Contrairement à une société civile comme la SCI, la responsabilité des associés face aux dettes de la SAS est limitée au montant de leurs apports.
Cela signifie qu'en cas de poursuite en paiement des créanciers, ces derniers ne pourront poursuivre les associés qu'à hauteur du montant que chacun a apporté au capital.
En SAS, le patrimoine personnel des associés est distinct de celui de la société. Ainsi, ils ne peuvent pas perdre plus que ce qu'ils ont investi au capital social.
Sauf s'ils se sont engagés à titre personnel sur des cautions, par exemple, comme cela peut être le cas dans le cadre d'une demande de financement.
Par défaut, une société par actions simplifiées (SAS) est soumise à l'impôt sur les sociétés (IS) pour l'imposition de ses bénéfices.
Sous certaines conditions, elle peut cependant opter pour l'impôt sur le revenu (IR) s'il s'agit d'une SAS :
Cette option est valable pour les 5 exercices comptables suivants, sans possibilité de renouvellement.
Bon à savoir :
Lorsqu'elle est imposée à l'IS, les actionnaires de la SAS doivent uniquement déclarer les dividendes perçus lors de leur déclaration annuelle de revenus.
Sous le régime d'imposition de l'IR, ils doivent déclarer la quote-part des bénéfices correspondant à leur part dans la SAS.
Les nombreux avantages de la SAS ne doivent pour autant pas éclipser les quelques inconvénients qu'elle présente.
S'ils sont peu nombreux, ils ont tout de même un impact notable sur la gestion de la société et le rôle des associés, qu'ils soient dirigeants ou non.
Si la grande liberté qui entoure la rédaction des statuts d'une SAS constitue tout d'abord un avantage, celui-ci peut s'avérer à double tranchant.
En effet, qui dit grande liberté dit également possibilité d'omission de clauses statutaires basiques ou rédactions de clauses risquées ou floues.
Ces dernières peuvent alors conduire à des divergences d'interprétation ou à des désaccords entre associés et/ou dirigeants.
De ce fait, si aucun des associés ne dispose des compétences techniques et d'anticipation nécessaire à la rédaction de statuts, il est primordial pour eux de s'entourer de professionnels en droit du travail (experts-comptables, juristes, avocats…), qui possèdent les connaissances juridiques requises.
Pour rappel, les statuts d'une SAS doivent obligatoirement mentionner :
Cet inconvénient touche directement le statut d'assimilé-salarié dont jouissent les membres dirigeants de la SAS (président, directeur général, conseil d'administration…).
En effet, la rémunération du dirigeant de SAS (avec un statut d'assimilé-salarié, donc) entraîne un taux de cotisations sociales plus élevé qu'avec un statut TNS (travailleurs indépendants), comme pour un gérant de SARL par exemple.
De plus, l'édition de bulletins de salaire, permettant de justifier de la rémunération des dirigeants, ajoute des frais comptables.
Pour optimiser ce poids sur les finances de la société, il existe des alternatives comme :
Le statut de SAS reste peu usité par les entrepreneurs qui souhaitent monter des entreprises familiales, peu adaptées au statut de SAS.
Ces derniers lui préfèrent la SARL, qui offre un cadre plus sécurisant du fait de règles de fonctionnement très encadrées par la loi.
De plus, la SARL dispose d'un statut particulier purement pour les projets familiaux : la SARL familiale.
Contrairement à une société familiale qui existerait sous le statut de la SAS, celui de la SARL familiale permet entre autres :
Sur bien des aspects, le statut de SAS reste l'un de ceux qui présentent le plus d'avantages et d'accessibilité.
Même s'ils sont modérés par quelques inconvénients, les avantages de la SAS en font une forme juridique de société bénéficiant d'une belle image.
Les tiers et les entrepreneurs voient en elle un statut adapté à la croissance de leur entreprise individuelle, qu'ils souhaitent rester seuls (SASU) ou s'associer (SAS classique).
Le statut de société SAS en trois questions :
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