Nos conseils sur la gestion de trésorerie en entreprise
La gestion de trésorerie est le fondement d’une entreprise pérenne, permettant d’anticiper les flux d’argent pour assurer le financement de l’activ...
Publié le 16-05-2023
Les renseignements que donne le bilan comptable d’une entreprise sont un atout indéniable pour qui sait le lire et l’interpréter, en vue d’orienter ses choix de gestion.
Le bilan comptable permet au dirigeant ou repreneur de l’entreprise d’analyser l’impact de la politique de gestion sur les performances et la rentabilité de l’affaire.
Les différents postes qui le composent permettent d’exposer les richesses et les dettes de l’entreprise.
Ils sont représentatifs de sa santé financière et font du bilan comptable un outil de gestion et d’analyse indispensable.
Permettant de faire l’état financier d’une entreprise, le bilan comptable détaille ses ressources et ses dettes via différents indicateurs.
Son analyse informe sur les répercussions de la stratégie financière mise en place et sur les évolutions possibles.
Le terme « bilan » est généralement utilisé à tort pour désigner l’ensemble des comptes annuels.
Les comptes annuels forment un document de 30 à 80 pages en moyenne.
Etablis à la clôture de l'exercice comptable, ils attestent la conformité des opérations. L’exercice comptable est la période pour laquelle l'entreprise doit tenir une comptabilité.
En règle générale, un exercice comptable dure une année, soit 12 mois consécutifs, alignés ou non sur l'année civile.
Les comptes annuels comprennent plusieurs éléments :
1. La liasse fiscale
Elle sert de base de calcul des différentes taxes et impôts que l'entreprise doit régler.
Elle contient l’ensemble des documents fiscaux que l’expert-comptable envoie à l’Administration Fiscale chaque année lors de la réalisation du bilan comptable.
Chaque entreprise est tenue d’établir une liasse fiscale, à l’exception des auto-entrepreneurs.
Elle sert à justifier auprès du Fisc le montant de l’impôt réglé.
2. Le tableau des soldes intermédiaires de gestion (SIG)
Le tableau des soldes intermédiaires de Gestion (TSIG) permet de faire ressortir en cascade les différentes familles de charges et les indicateurs-clefs.
Il met ainsi en évidence les niveaux de performances de l’activité.
Notamment l’excédent brut d’exploitation (EBE), l’un des indicateurs majeurs de rentabilité brute de l’entreprise et de calcul de valeur de l’affaire.
En évaluant ces différentes lectures de performances de l’entreprise, on peut en optimiser sa gestion.
3. Le compte de résultat
Le compte de résultat est le baromètre de l’activité (chiffre d’affaires et charges) de l’entreprise sur la durée d’un exercice comptable donné.
Le compte de résultat se compose de 3 parties :
Le compte de résultat propose une analyse dynamique des performances de l’entreprise, à travers l’étude des produits et charges nécessaires à son fonctionnement.
Son résultat final exprime un bénéfice lorsque la somme des produits est supérieure à celle des charges, ou une perte si, inversement, elle est en déficit.
4. Le bilan comptable (ou bilan actif / passif)
Le bilan comptable sert à visualiser la situation patrimoniale de l’entreprise : ce qu’elle possède (actif) et ce qu’elle doit (passif).
Partie intégrante des comptes annuels d’une entreprise, le bilan comptable est un document financier établi à la fin d’un exercice comptable.
Il s’apparente à une photo, prise à un instant T, de la situation patrimoniale de l’entreprise (moyens de financement et moyens de production), de ses capitaux et de ses dettes.
Présenté sous la forme d’un tableau, le bilan comptable permet de faire une synthèse de la période écoulée, en exposant, à gauche, l’actif de l’entreprise et, à droite, le passif.
La colonne de l’actif et du passif comporte différentes catégories, appelées « postes », qui sont classés par :
Le cumul des résultats de ces différents postes donne ensuite un total pour le passif et un total pour l’actif.
Ces totaux doivent toujours être égaux, afin que la société puisse présenter un bilan comptable équilibré.
Présent sur la colonne de gauche du bilan, l’actif englobe tout ce que possède l’entreprise.
Y sont rassemblés l’actif immobilisé, l’actif circulant et les comptes de régularisation.
1• L’actif immobilisé, qui reprend l’ensemble des biens possédés par l’entreprise et qui sont utilisés durablement.
Également appelées « immobilisations », ces actifs sont classés en trois sous-catégories :
Chacune d’entre elles est ensuite détaillée pour qu’apparaisse sa valeur d’origine, le montant de l’amortissement et de la dépréciation, et sa valeur nette lorsque le bilan est réalisé.
2• L’actif circulant, qui concerne les éléments nécessaires à l’exploitation de l’entreprise (stocks, trésorerie disponible en banque ou en caisse, créances des clients…).
Ils sont « circulants » car ils sont amenés à évoluer et à être rapidement transformés en liquidités.
3• Les comptes de régularisation, qui permettent de soustraire les charges enregistrées au cours de l’exercice comptable.
Ils se basent sur la date d’utilisation de ces charges plutôt que sur leur date de facturation ou d’encaissement (loyers, cotisations…).
Ces régularisations peuvent « gonfler » le résultat puisqu’une partie de la dépense ainsi « neutralisée » est reportée sur l’exercice suivant.
Le passif se trouve sur la colonne de droite du bilan et rassemble l’ensemble des ressources (appartenant à des tiers) dont dispose l’entreprise. Ce qu’elle doit, donc.
Ces ressources ne sont pas acquises et doivent être remboursées, à plus ou moins long terme. On y retrouve :
1• Les capitaux propres qui correspondent aux ressources de l’entreprise disponibles sur le long terme.
Principalement, ils regroupent les apports en capital social (lors de la création par exemple), les réserves accumulées sur les exercices précédents (bénéfices non distribués), le résultat de l’exercice…
Les capitaux propres sont, en résumé, les fonds que l’entreprise doit à ses associés.
2• Les provisions pour risques et charges, qui rassemblent le « passif dont l’échéance ou le montant n’est pas fixé de façon précise » (article 321-5 du plan comptable général PCG).
De natures diverses, ces provisions sont une valorisation des risques auxquels s’expose l’entreprise (provisions pour impôts, travaux, litiges, dépenses personnelles, etc.).
3• Les dettes de l’entreprise à la clôture de son exercice, rassemblées en sous-catégories. On y trouve les dettes financières (prêts bancaires), les dettes fiscales et sociales.
Comme elles peuvent être contractées à plus ou moins long terme, il est important de prendre en compte ces délais lors de l’analyse du bilan.
4• Les comptes de régularisation (transitoires), qui sont sensiblement pareils à ceux de l’actif, si ce n’est que ceux du passif tendent à diminuer le résultat.
En effet, ils rassemblent des charges de l’exercice encore non enregistrées, mais dont il faut tenir compte (commissions dues, loyers, intérêts sur prêts bancaires…).
Bien qu’il soit réalisé par l’expert-comptable pour le compte du dirigeant, il est important pour ce dernier de savoir lire et interpréter les divers postes et indicateurs financiers qui ressortent du bilan.
En effet, celui-ci offre une analyse de l’augmentation et de la diminution des richesses sur une période donnée.
Matérialisés en deux colonnes (le passif et l’actif), les postes, en reprenant ce que possède et ce doit l’entreprise, permettent de vérifier l’existence de l’équilibre financier auquel prétend la politique de gestion mise en place.
Situés à gauche du tableau, les éléments de l’actif sont l’image de ce que possède l’entreprise.
Identifiables, ils ont une valeur positive sur son économie, puisqu’ils génèrent une ressource connue et fiable dont l’entreprise peut tirer un avantage futur.
En haut se trouve l’actif immobilisé.
On y retrouve les ressources durables de l’entreprise (conservées sur le long terme) et les ressources temporaires (conservées moins de 12 mois), ainsi que l’évolution de leur valeur (brute ou nette) en fonction des amortissements pratiqués.
L’analyse des immobilisations permet de voir dans quelle dynamique se trouve l’entreprise :
Juste en-dessous apparaissent les stocks de l’entreprise qui n’ont encore été ni vendus ni utilisés.
Un niveau de stock élevé peut être révélateur d’un problème de gestion commerciale. Il convient donc de s’intéresser aux raisons de son ampleur (mauvaise gestion, catalogue trop vaste, produits non adaptés au public cible…).
À la suite, se trouvent les créances de l’entreprise envers des tiers (clients, état…).
Là encore, un niveau élevé doit alerter la personne chargée de l’analyse du bilan. Cela peut être signe d’un mauvais suivi de la facturation, d’une défaillance dans la sélection et la gestion des clients…
Le niveau élevé ou faible de la trésorerie renseigne sur les liquidités présentes en caisse et sur les comptes bancaires.
Une entreprise avec de faibles disponibilités est mauvais signe. Il est nécessaire d’agir pour trouver de nouvelles entrées d’argent afin que la trésorerie ne soit pas impactée.
Situé à droite du bilan comptable, le passif englobe les composants patrimoniaux ayant un poids économique négatif sur l’entreprise.
Le passif représente les obligations de la structure auprès de tierces personnes ou entités (banques, actionnaires…).
La jouissance de ces ressources par l’entreprise est limitée et soumise à remboursement, sans contrepartie.
Parmi les éléments du passif, on retrouve, en haut, les capitaux propres de la société (ou passifs internes ou fonds propres). Ils renseignent sur la valeur de cette dernière.
Plus ils sont élevés, plus l’entreprise gagne en valeur (croissance). À l’inverse, des capitaux propres faibles ou négatifs, entraînent une dépréciation de sa valeur (décroissance).
En dessous, arrivent les provisions pour risques et charges qui, pour rappel, sont une valorisation des risques et des charges auxquels peut se retrouver exposer une entreprise.
Les risques englobent par exemple les litiges avec des clients ou des fournisseurs. Les charges, quant à elles, rassemblent celles qui sont étalées sur plusieurs exercices ou dues à une restructuration, un renouvellement…
Ces provisions permettent une anticipation comptable d’un risque avéré (mais non actuel) dont les conséquences seraient visibles une fois l’exercice comptable clôturé.
Faisant lieu de charges, l’estimation de ces provisions doit être fiable puisqu’elles diminuent le résultat et impactent la charge fiscale appliquée.
Enfin, juste en dessous, on retrouve les dettes de l’entreprise (ou passif circulant, comme les crédits, factures fournisseurs à venir, dettes fiscales…).
Elles permettent de financer l’actif et entraînent une dépense des ressources. Avec les capitaux propres, elles renseignent sur le taux d’endettement de l’entreprise (ratio).
Lire un bilan comptable permet une étude financière de ces données, riches en indications concernant la gestion de l’entreprise.
Par cette lecture, sont notamment mis en avant les équilibres et déséquilibres des postes qui le composent.
Tout ceci est ensuite peaufiné via le calcul et l’analyse de plusieurs indicateurs et ratios financiers.
Parmi les premières données à ressortir du bilan d’une entreprise, on retrouve plusieurs indicateurs primordiaux.
Il est étudié en tenant compte du fonds de roulement, du besoin en fonds de roulement et de la trésorerie.
C’est une donnée simple mais primordiale, puisqu’elle permet de voir si les biens durables (actif immobilisé) sont bien financés par des ressources à long terme (capitaux permanents).
Pour s’assurer de cet équilibre financier, il convient d’établir un bilan fonctionnel en réorganisant les postes du bilan, afin de les associer selon leur fonction et leur degré de liquidité.
Il traduit le décalage entre les encaissements et décaissements sur les actifs et passifs circulants (éléments à court terme).
Lorsque le BFR est positif, c’est signe d’un manque de financement à court terme. (les ressources ne permettent pas de couvrir les besoins).
Autrement dit, les créances clients et le stock sont plus élevés que les dettes fournisseurs : l’entreprise paye ses factures avant d’être payée par ses clients. Les décalages de trésorerie lui portent préjudice.
En revanche, un BFR négatif prouve que l’entreprise génère suffisamment de ressources pour financer son cycle d’exploitation.
Dans ce cas, les dettes fournisseurs sont payées après avoir reçu les paiements clients. Les délais de paiement sont profitables à la trésorerie.
Pour le calculer :
Il indique les ressources dont bénéficie l’entreprise, laissées à disposition par les associés ou créée par l’activité même.
Un fonds de roulement négatif est révélateur d’un déséquilibre financier pouvant porter préjudice à l’entreprise.
Positif, c’est alors un excédent de ressources qui permet de financer les investissements et le besoin en fonds de roulement (BFR).
Pour le calculer :
Elle est à distinguer du résultat, puisqu’elle est un indicateur de solvabilité (argent mis à disposition), quand le résultat est un indice de rentabilité (plus de richesses créées que consommées).
La trésorerie nette peut être négative ou positive et permet de mettre en avant la nécessité d’avoir un fonds de roulement (FR) suffisamment élevé pour couvrir le besoin en fonds de roulement (BFR).
Pour la calculer :
Les données présentes dans les différents postes du bilan comptable permettent le calcul des ratios suivants :
De nombreux ratios sont utilisés pour affiner l’analyse des actifs du bilan comptable.
Parmi eux, l’on retrouve entre autres des ratios qui permettent d’estimer :
Pour les calculer :
Qui permet d’estimer la capacité de l’entreprise à payer ses dettes grâce à la vente de ses actifs.
Pour l’obtenir :
Son interprétation est simple : plus son niveau est élevé, plus l’endettement de l’entreprise est élevé.
Mais son résultat est à nuancer. Une entreprise peut avoir un taux d’endettement élevé sans pour autant être préjudiciable si elle parvient à respecter ses échéances.
À l’inverse, un taux bas pourra être révélateur d’un fort niveau d’autofinancement, ayant lui-même ses limites pour l’évolution de l’entreprise.
Méthode de calcul :
Bien que vaste et complexe, la lecture, l’analyse et le calcul des différents indicateurs et postes du bilan comptable, est un atout indéniable pour tout gérant, entrepreneur ou repreneur, dans la gestion de son entreprise.
La période de réalisation d’un bilan comptable dépend du type d’entreprise mais reste une obligation légale pour toutes les entreprises en BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux).
C’est aussi un besoin pour exprimer la bien portance d’une affaire et favoriser sa prospérité.
De nombreuses (bonnes) raisons doivent pousser entrepreneurs, gestionnaires ou repreneurs d’entreprise à savoir lire un bilan comptable.
Le bilan est une source d’informations fiable pour comprendre l’état actuel de l’entreprise et définir une stratégie.
Tel un tableau de bord, ces nombreux indicateurs fournissent des pistes de réflexion en vue de changements, notamment pour mettre en place des process de fonctionnement.
L’établissement d’un bilan comptable est une obligation légale (article L123-12 du Code du commerce) qui permet :
1• D’offrir de la transparence quant à la situation financière de l’entreprise à ses actionnaires, partenaires financiers (banques) et partenaires commerciaux.
Il leur permet de connaître le niveau de solvabilité de la société et les perspectives d’évolution envisageables.
2• De déterminer l’assiette fiscale de l’entreprise, nécessaire au calcul de l’impôt auquel elle est soumise.
3• De faire un bilan de la santé de l’entreprise et de la structure de sa gestion.
Comparé à ceux des exercices précédents, le bilan comptable renseigne sur l’évolution de ses performances, de ses sources de richesses, sa rentabilité, sa capacité de remboursement, les faiblesses et limites de son fonctionnement…
La réalisation d’un bilan comptable est obligatoire :
La durée classique d’un bilan comptable correspond à un cycle d’exploitation complet et clos, soit 12 mois. On parle d’exercice comptable.
Pour une entreprise en cours d’exploitation, le respect de ce délai est une obligation.
À la clôture de cet exercice, sont donc établis les comptes annuels, qui regroupent le bilan comptable, le compte de résultat, le tableau des soldes intermédiaires de gestion (SIG) et la liasse fiscale.
Ces derniers sont ensuite déposés auprès de l’administration fiscale pour calculer les impôts auxquels sont soumises les sociétés.
En cas de cession, le bilan comptable sert (entre autres) de base de calcul quant à la valeur de l’entreprise. Les données qu’il procure sont un gage de qualité, viabilité et rentabilité auprès du potentiel repreneur.
Lors de la création d’une entreprise, l’entrepreneur à la possibilité d’établir son premier bilan sur une durée inférieure ou supérieure.
Ce délai n’a pas d’incidence sur la gestion de l’entreprise puisque, entre-temps, l’entrepreneur peut s’appuyer sur son plan de trésorerie pour ventiler ses encaissements et décaissements.
Dans cette optique, plusieurs raisons peuvent pousser l’entrepreneur à allonger ou raccourcir la durée de l’exercice :
Chaque entreprise présentant ses propres particularités et compte-tenu de la rigueur nécessaire à la réalisation d’un bilan comptable, les services d’un cabinet d’expert-comptable sont quasiment toujours indispensables.
Le bilan comptable favorise la compréhension, poste par poste, de la santé financière d’une entreprise. Il met en avant son niveau de trésorerie (argent disponible), les actifs qu’elle possède et la hauteur de ses dettes.
Correctement analysé et exploité, le bilan comptable permet ainsi d’adapter la politique de gestion de l’entreprise. En associant ses résultats à la méthode de management SMART, il permet de fixer et d’atteindre de nouveaux objectifs de prospérité.
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