Investir votre trésorerie d'entreprise : comment et dans quoi ?
Comment investir l’excédent de trésorerie de votre entreprise : tout ce qu’il faut savoir pour la placer judicieusement.
Publié le 15-09-2022 et actualisé le 17-07-2024
La bonne gestion d’une entreprise dépend de nombreux facteurs.
Parmi ceux-ci, la maîtrise des coûts est essentielle.
Maîtriser ses coûts en entreprise consiste à bien négocier avec ses fournisseurs, savoir gérer ses ressources et être économe.
Il existe plusieurs façons d’économiser des charges, qui misent bout à bout, représentent des postes de dépenses en moins, que l’on peut consacrer à d’autres investissements.
Il est donc important d’associer l’ensemble des collaborateurs à la chasse au gaspillage.
Les énergies et fluides représentent invariablement un poste de dépense important, toutes les entreprises nécessitant à minima l’électricité, l’eau, le chauffage, voire la climatisation, le fioul ou le gaz.
Il n’est pas rare qu’un chef d’entreprise constate, un peu tard, une augmentation déraisonnable de ses factures et ne puisse qu’agir a posteriori.
Il n’est jamais trop tard pour bien faire, mais mieux vaut prévenir que guérir.
Si la génération des seniors a intégré les gestes d’économie d’après-guerre, il n’en va pas toujours de même pour leurs descendants, qui sont aujourd’hui la composante majeure de la masse salariale.
Les bons gestes relèvent donc de la pédagogie envers les équipes, pour réaliser des économies en évitant le gaspillage :
Si l’on pense naturellement au réflexe d’éteindre la lumière dans un lieu que l’on quitte, la logique s’applique à toutes les énergies à chaque moment de la journée.
Les exemples sont nombreux et doivent s’adapter à l’activité et aux locaux utilisés.
Parmi les plus évidents :
1. Régler le chauffage à une température correcte en invitant les employés évoluant à l’intérieur des locaux à se vêtir en accord avec la saison
2. Limiter l’utilisation de la climatisation en été et bien fermer les fenêtres
3. Mettre en place des chasses à économie d’eau dans les wc et des robinets avec mousseur et limiteur de flux
4. Faire entretenir et régler les appareillages consommateurs d’énergies & fluides régulièrement
5. Inciter les employés à signaler tout dysfonctionnement (une fuite d’eau par exemple) pour y remédier rapidement
6. Doser et utiliser judicieusement les produits et fournitures d’entretien si le nettoyage n’est pas externalisé
Si votre activité dépend de l’utilisation de machines ou d’ustensiles à consommation énergétique, il est utile de prendre du recul sur les processus d’utilisation.
Vous pourrez ainsi rationaliser vos processus et gagner à la fois en productivité, mais aussi économiser en coûts d’énergies.
Il peut s’agir par exemple de grouper plusieurs tâches sur un même poste consommateur d’énergie au lieu de les effectuer séparément.
Les solutions actuelles permettent de suivre sur internet vos dépenses d’énergie au jour par jour (suivi de consommation pro d’EDF Entreprises par exemple).
Au minimum, il convient de vérifier régulièrement ses factures pour détecter les irrégularités de consommation.
Les fournitures administratives constituent, selon le type d’activité, une dépense non-négligeable.
Ce poste est classiquement l’objet de « coulage » au sein des entreprises, dont tous les membres sont concernés, d’autant plus que cela n’est pas vraiment considéré comme du vol, ni dommageable à l’employeur.
De quelques stylos à des rames de papier, l’effet reste néfaste par son accumulation dans la durée.
Une mauvaise gestion des commandes (articles inutiles, trop chers ou en trop grande quantité) est également un point à corriger.
Il convient tout d’abord d’être drastique sur les commandes effectuées en les limitant au strict nécessaire, en établissant des listes précises de besoins récurrents.
Cela peut être réalisé, dans le cas de grandes unités, en faisant un état des besoins poste par poste.
Pour cela, la personne effectuant les commandes doit être sensibilisée sur l’importance de la tâche et désignée responsable des stocks, qu’elle doit gérer et distribuer en fonction des besoins.
Éventuellement en tenant d’une part un carnet de bord par salarié si cela est possible, d’autre part en tenant un inventaire des stocks, qui ne doivent pas être accessibles en permanence et librement par tout le monde.
Ainsi la nécessité de demander personnellement et spécifiquement un ou plusieurs articles amènera de facto les salariés à une retenue naturelle.
Les salariés doivent donc être sensibilisés à cette question, qui peut être abordée parmi d’autres points lors d’une réunion, en mettant en avant le bienfait d’une consommation raisonnée pour l’entreprise, mais aussi les sanctions encourues pour vol.
Près de 800 millions d’euros de produits non-alimentaires neufs et invendus sont détruits chaque année et 10 millions de tonnes de produits alimentaires également.
Il est rare qu’une entreprise ou un commerce de vente ou de production ne connaisse pas ce problème.
La législation sur l’économie circulaire et la lutte contre le gaspillage évolue d’ailleurs dans ce sens.
Il sera bientôt interdit de jeter des produits non-alimentaires et la loi imposera aux producteurs, importateurs et distributeurs de donner, réemployer, réutiliser ou recycler leurs invendus.
En fonction de l’activité il existe plusieurs façons de procéder :
Cela implique de réduire fortement les marges, voire de vendre à prix coûtant.
Mais au moins, cela permet de générer un chiffre d’affaires suffisant pour atteindre le point mort sur ces invendus (ou limiter les pertes), plutôt qu’ils ne deviennent pure perte.
En restauration, recycler ses invendus dans d’autres préparations est une pratique déjà usitée, mais d’autres solutions émergent dans le domaine alimentaire grâce à des appli créatives (too good to go, par exemple).
Le mieux étant encore d’éviter le problème en adoptant une bonne gestion des stocks.
Les offerts clients et les consommations du personnel font l’objet de pratiques mal définies dans de nombreuses entreprises.
Ils répondent pourtant à des normes légales et comptables précises, qui vous permettent de mettre en place des politiques claires, de tout comptabiliser et ainsi de mieux maîtriser ses marges.
Il s’agit de vous assurer que toutes les prestations ou marchandises sont bien facturées.
Les offerts et cadeaux clientèle ne sont pas que des gestes généreux.
Ils sont aussi des comptes de charges que vous pouvez suivre sur votre tableau de bord et qui entrent dans le calcul de votre rentabilité et de votre résultat comptable.
Les oublis de facturation nuisent directement à votre marge, puisque ce faisant, vous ne « sortez » pas comptablement la marchandise.
Alors que vous l’avez achetée, et donc officiellement comptabilisée.
Les petites rivières constituant les grands fleuves, il ne faut donc négliger aucun offert ou cadeau clientèle et tout comptabiliser, jusqu’au dernier café s’il s’agit d’un CHR par exemple.
Ces montants sont comptabilisés en charges externes et réduisent votre résultat. Et donc votre imposition.
D’autre part, une quantité excessive de gestes commerciaux injustifiés nuisent à votre chiffre d’affaires et peuvent vous placer dans une position délicate lors d’un éventuel contrôle fiscal.
Cette question concerne également le personnel, qui dans de nombreuses entreprises est également consommateur de denrées ou produits.
Pour maîtriser votre marge, la consommation des salariés doit être cadrée avec des règles claires pour tous.
Vous pouvez par exemple établir une liste tarifaire préférentielle pour les salariés.
Ou bien vous reporter aux normes en vigueur concernant les avantages en nature.
Par exemple dans le domaine du CHR, où les employés prennent souvent leur repas sur place.
Dans ce cas, soit les repas sont confectionnés à partir des denrées aussi utilisées pour la clientèle, soit à partir de denrées achetées spécialement.
Dans les deux cas, les denrées consommées doivent faire l’objet d’une comptabilité précise, qui entre dans les charges de l’entreprise.
La qualité du matériel (et son respect) influe directement sur la fréquence à laquelle vous devrez remplacer votre outil de production.
Il vaut souvent mieux acheter un matériel un peu plus cher et qui offre une durée de vie plus longue, que viser les entrées de gamme et les remplacer régulièrement.
Travailler sur un matériel de qualité incite en outre les employés à mieux produire et à le respecter.
C’est également un gage de sécurité accrue si l’activité est soumise à des normes spécifiques.
D’autant plus si vous ajoutez à cela un peu de pédagogie en les responsabilisant sur la bonne utilisation et le bon entretien dudit matériel.
En conclusion, les gestes simples du quotidien sont souvent le principal vecteur d’économies.
La prise de conscience et l’implication des équipes sont essentielles, afin que le dispositif fonctionne.
La chasse au gaspillage en entreprise en 3 questions
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