Compte séquestre : de quoi parle-t'on ?
Connaître l'utilité et les principes du compte séquestre, afin de l’utiliser pour sécuriser la transaction d’un fonds de commerce ou d'une entreprise.
Publié le 17-03-2022 et actualisé le 22-07-2024
La cession d'une entreprise, pour être optimisée, est un processus répondant à une chronologie et à des étapes précises.
Les différentes phases (préparatoire, évaluation & commercialisation, puis vente) s’étalent facilement sur plusieurs mois, parfois des années, en fonction des prérogatives du cédant et de la nature de l’activité.
Au même titre qu’en acheter une, vendre une entreprise se prépare donc bien à l’avance.
En anticipant les étapes successives, le cédant de l’entreprise peut ainsi organiser sa stratégie au mieux, afin de s’assurer une transmission dans les meilleures conditions, à la fois financières, patrimoniales et humaines.
Nous vous proposons dans ce guide de la transmission et reprise d'entreprise, de découvrir les différentes escales de ce voyage parfois mouvementé.
Avant de mener une bataille, il faut avoir un plan d’attaque.
Se lancer dans une cession sans en avoir mesuré et validé les tenants et aboutissants peut entraîner des conséquences néfastes.
Une entreprise est un organisme vivant, ses facettes sont nombreuses. La vendre est une opération qui génère des remous.
Les impacts se constatent à la fois sur le cédant, le repreneur et sur l’affaire elle-même.
Il convient donc de se poser les bonnes questions au préalable, avant de passer à l’action, afin de limiter ces remous au maximum.
La première question, fondamentale, est la suivante : pourquoi vendre mon entreprise ?
Fruit du travail de nombreuses années, parfois une vie, une entreprise est un outil de travail, mais pour beaucoup, c’est aussi LA raison de se lever tous les matins.
Il est donc primordial pour le vendeur de réfléchir et d’analyser les motifs pour lesquels il déciderait de céder son entreprise.
Si la raison de la vente doit être cohérente et solide, c’est aussi parce qu’elle sera immanquablement challengée par le repreneur.
De nombreux repreneurs, soucieux de ne pas « se faire avoir », témoignent d’une méfiance compréhensible envers les raisons invoquées par le cédant pour vendre son affaire.
Cédants, anticipez cette question qui vous sera très probablement posée par votre repreneur : « si votre entreprise est si bonne, pourquoi la vendez-vous ? »
Anticiper la vente, c’est donc se poser la question de ce que l’on va faire après.
Quid de la subsistance financière, de l’imposition, de l’impact patrimonial, du rôle sociétal post-cession, du réinvestissement dans un autre projet, d’une éventuelle clause de non-concurrence ?
Le bon moment pour céder une entreprise, hormis les facteurs externes, varie en fonction des motivations et des attentes du cédant.
Il est en outre important de définir un calendrier de cession, pour :
Des professionnels spécialisés peuvent intervenir dès ce stade : conseils juridiques et comptables, experts-gestion, ou encore cabinets d’affaires.
Le diagnostic d’entreprise consiste à passer en revue de manière objective ses différents éléments, afin d’en identifier les points forts et faibles.
Il a pour objectif de :
1. Dresser un portrait détaillé de l’entreprise à présenter aux potentiels repreneurs et préparer les arguments de négociation
2. Permettre aux conseils du vendeur (experts-comptables et juristes) de l’aiguiller dans la meilleure structuration juridique et financière de la cession
3. Sur la base des deux points précédents, alimenter la réflexion de vente du cédant et lui permettre de valider sa décision de vendre l’affaire
Le diagnostic d’entreprise n’est pas un audit, ce dernier intervenant au stade de la lettre d’intention et du protocole d’accord, afin de vérifier que le diagnostic est conforme à la réalité.
Le diagnostic peut s’apparenter à la méthode SWOT (strengths, weaknesses, opportunities, threats), qui analyse les forces et faiblesses en interne, puis les opportunités et menaces en externe.
Le diagnostic porte sur six facettes de l’exploitation, afin de balayer l’ensemble de ses caractéristiques.
Le diagnostic de l'activité met en lumière les contextes sectoriels, stratégique et commercial dans lesquels évolue l’entreprise.
Il permet d’analyser le marché et de mesurer son potentiel.
En identifiant la concurrence et le rayonnement de l’affaire, l’on évalue ainsi sa compétitivité.
Ce diagnostic permet également de mesurer l’attractivité de l’activité vis-à-vis de repreneurs potentiels.
Le diagnostic des moyens se focalise sur l’outil d’exploitation au sens large de l’entreprise :
Il convient d’en déterminer l’obsolescence, la valeur nette comptable, d’identifier ce qui est en propriété ou non (leasings et crédits-baux).
Enfin, ce diagnostic vise à anticiper quels éléments de l’outil d’exploitation feront partie ou non du périmètre de cession.
De cette manière, on détermine s’il est plus judicieux de l’inclure dans la vente, le conserver ou le céder isolément pour en optimiser le produit de cession.
Le diagnostic humain analyse l’ensemble de la main-d’œuvre (chefs d'entreprise et salariés) et l’aspect organisationnel de l’entreprise.
Il met ainsi en évidence le rôle et l’importance de chaque membre de l’entreprise dans l’organigramme, sa capacité de production et ses compétences.
Ce diagnostic permet :
Exemple : un technicien machine détenant seul un savoir-faire pointu sur l’une des étapes d’une chaîne de production
Exemple : un dirigeant effectuant seul le commercial depuis 10 ans, ayant d’excellents résultats sur la base de sa renommée personnelle
Le diagnostic financier est l’approche comptable de l’analyse d’entreprise.
L’objectif est d’avoir une vue d’ensemble sur les performances économiques de la structure.
Outre le volet patrimonial que l’actif et le passif du bilan font ressortir, il s’agit d’analyser les différents soldes intermédiaires de gestion :
La finalité de ce diagnostic est de déterminer la rentabilité de l’affaire, qui va directement conditionner la finançabilité du projet pour le repreneur potentiel, mais aussi le niveau de revenus qu’il peut escompter.
Le diagnostic juridique s’attache à identifier l’ensemble des contrats et obligations inhérents à l’entreprise.
Les contrats font partie de l’objet cédé lors de la reprise d'entreprise. A minima les contrats de travail pour une cession de fonds de commerce, a maxima l’ensemble des contrats pour une cession de titres de société.
Tous les contrats ayant des clauses spécifiques, notamment en termes de rupture, il faut bien anticiper ce point, particulièrement pour les contrats que le repreneur pourrait être susceptible de ne pas souhaiter poursuivre.
Le diagnostic QSE répertorie les dispositions appliquées dans l’entreprise, au regard des normes & réglementations en matière de qualité, hygiène, sécurité et environnement.
Celles-ci étant nombreuses et évoluant fréquemment, il n’est pas rare qu’une entreprise soit partiellement défaillante sur l’un de ces points, même avec de la bonne volonté.
Une défaillance de ce type pouvant bloquer une cession, il convient donc de vérifier l’état de respect des normes, en faisant appel à un bureau de contrôle dûment habilité.
Le respect (ou non) des normes, en fonction du poids de leur contrainte, est souvent un important levier de négociation dans une reprise d’entreprise.
Pour définir la valeur d’une entreprise, une multitude de critères doit être prise en compte.
Qu’il s’agisse de valoriser les titres de société ou le fonds de commerce, il est important d’utiliser plusieurs méthodes de calcul et d’en comparer les résultats.
Les méthodes les plus utilisées sont :
1. La méthode par la rentabilité, prisée par les banques. Elle est basée sur les performances bénéficiaires de l’entreprise en vue de financer la reprise et de dégager des revenus motivants dans la durée.
2. La méthode des barèmes, prisée par l’administration fiscale. Elle est basée sur des coefficients multiplicateurs du chiffre d’affaires en fonction du type d’activité.
3. La méthode comparative, prisée par les experts immobiliers pour arbitrer les litiges. Elle est basée sur l’observation de ventes le plus approchant possible, dont le prix est connu.
4. La méthode de correction par actif net, prisée par les experts-comptables. Elle est basée sur la valorisation des actifs de l'entreprise, dont on déduit les dettes pour aboutir à l'actif net.
Quant aux facteurs retenus pour l’évaluation de l’entreprise, s’ils sont très divers et s’adaptent à chaque cas, voici les principaux :
Il est recommandé, pour obtenir une image précise de la valeur de l’entreprise, de recourir à plusieurs sources d’évaluation et d’en croiser les résultats.
Nous conseillons donc de compléter notre estimation en ligne par l’approche d’un expert-comptable.
Il est fondamental de garder en tête que le résultat d’une évaluation n’est pas un prix de vente.
Un prix de vente est la résultante d’une négociation aboutie, dans laquelle chacune des deux parties rejoint l’autre et faisant des compromis sur ses prétentions.
Le mode de cession d’une entreprise n’est pas anodin.
Il doit être défini en fonction de nombreux critères dépendant autant de choix personnels que d’obligations structurelles ou stratégiques.
L’impact fiscal et juridique est généralement le facteur décisionnel majeur, LA question centrale étant : « que va-t-il me rester en poche après la vente ? »
Pourtant, il faut élargir le spectre de réflexion, qui impacte aussi le repreneur.
Il est possible de céder une entreprise :
La nature du cessionnaire (repreneur) importe également :
Enfin, l’objet-même de la cession peut être :
Le fonds de commerce est composé de biens corporels (outillage et matériel d’exploitation et de biens incorporels (clientèle, droit au bail, nom commercial, licences, brevets et marques).
Dans une cession de fonds de commerce, le vendeur cède ces éléments et conserve sa structure juridique, qu’il peut dissoudre par la suite ou utiliser pour un autre projet entrepreneurial.
Il conserve également la trésorerie disponible dans sa structure au moment de la cession, ainsi que l’ensemble de ses dettes, dont ses comptes courants d’associés s’il en a.
Avec le produit de la cession, il va donc solder ses dettes (dont son crédit bancaire s’il en a un) et régler son imposition s’il réalise une plus-value de cession.
Le produit net qu’il lui reste à l’issue de la cession est donc le suivant :
Dans une vente de fonds, les stocks (comptabilisés dans l’actif circulant) font l’objet d’une cession à part, généralement repris par l’acquéreur à prix coûtant.
Le fonds de commerce est une forme de cession simple et rassurante pour le repreneur, à qui les dettes ne sont pas transmises.
En choisissant de céder les titres de sa société, l’exploitant ne vend plus seulement son fonds de commerce, mais cède l’intégralité de la structure juridique qui l’exploite.
L’acquéreur reprend ainsi l’actif de la société, incluant notamment la trésorerie, les créances et les valeurs de placement.
Mais il reprend aussi le passif, incluant les dettes diverses (bancaires, fiscales, sociales…), dont les comptes courants d’associés s’il y en a.
La valeur des titres de société est calculée à partir de la valeur du fonds actualisée (par rapport à celle qui figure à l’actif du bilan).
Pour le cédant, le calcul du produit net de cession est le suivant :
A noter : au fur et à mesure de la libération au profit du vendeur du montant bloqué au titre de la garantie actif passif, ce montant réintègre la plus-value imposée (et après imposition, le produit net de cession)
Les titres de société engendrent une forme de cession plus sophistiquée.
L’objectif de privilégier la vente des titres sur celle du fonds est souvent de limiter l’imposition sur plus-value pour le cédant.
En effet, les dispositifs d’exonération de plus-value sont très incitatifs, en fonction du départ en retraite du cédant ou de la durée de détention des titres.
En obligeant l’acquéreur à reprendre les dettes et la responsabilité fiscale de la structure, ce type de cession entraîne la mise en place d’un mécanisme de précaution appelé garantie d’actif passif.
La garantie d’actif passif assure le risque fiscal par le blocage d’une partie du prix de cession durant généralement 3 ans, libéré au cédant à 1/3 par an au fur et à mesure de l’extinction du risque fiscal.
Evalué en fonction du potentiel de redressement fiscal sur les 3 derniers exercices comptables, le montant de la garantie d’actif passif représente classiquement 10% (jusqu’à 20%) du prix des titres.
On détermine la garantie d’actif passif à l’issue d’un audit comptable, fiscal, social et juridique de la société cédée. L’audit se déroule classiquement entre la signature d’une lettre d’intention (offre d’achat) et du protocole d’accord (compromis de vente).
A l’issue du bilan de clôture de la société cédante, une révision du prix des titres peut intervenir, à la hausse ou à la baisse.
En outre, la reprise de l’en-cours de prêt dans la société cédée implique le transfert des engagements bancaires du cédant au repreneur.
Cela ajoute une difficulté, puisque la banque de la société rachetée doit valider le dossier du repreneur avant de lui donner le feu vert.
Enfin, un prêt (dans la même ou une autre banque) pour financer l’achat de titres est plus délicat à obtenir, car le nantissement des titres, de par leur volatilité, ne suffit pas à la banque pour se garantir.
Elle demandera donc des garanties additionnelles.
Si dans la majorité des cas la cession est intégrale et se fait immédiatement, plusieurs variantes permettent de s’adapter à des situations spécifiques.
1. La location-gérance :
Le propriétaire d'un fonds de commerce le donne en gestion à un locataire-gérant. En contrepartie, il perçoit une redevance de location-gérance.
Ce mécanisme permet de mettre le pied à l’étrier du repreneur sur une période de généralement 1 an renouvelable.
Le risque pour le cédant est de voir le locataire-gérant faire péricliter le fonds et de devoir le reprendre pour le remonter avant de le céder, sous peine d’une perte partielle ou totale de sa valeur.
Le contrat de location-gérance est assorti d’une promesse d’achat et de vente séparée.
2. L’apport partiel d'actif :
Ce mécanisme est utilisé dans le cas d’une société A dont le but est de prendre le contrôle d'une société B.
La société A apporte donc à B une nouvelle branche d'activité distincte.
Cela se traduit par l’apport en nature d'éléments d'actif et de passif. En contrepartie de la valeur nette de l'apport, la société A reçoit un certain nombre de titres de la société B.
3. La fusion-absorption :
Ce mécanisme vise à faire fusionner deux (ou davantage) structures distinctes, afin de n’en constituer qu’une seule.
Soit l’on crée une nouvelle entité qui absorbe la première, soit l’entité existante l’absorbe.
La conséquence pour la société absorbée est sa dissolution et pour la société absorbante, l’augmentation du capital social.
4. L’augmentation de capital :
Au lieu d’acquérir la société cible, le repreneur prend la majorité des parts du capital par une augmentation de celui-ci.
Ce mécanisme implique que les autres associés renoncent en tout ou partie à leur droit de souscription préférentiel.
Lorsque le cédant va rencontrer des repreneurs potentiels, il doit être préparé, afin de présenter au mieux son entreprise.
Cela va lui permettre, au-delà de la connaissance naturelle de son entreprise :
Connaître les grandes lignes du futur à court/moyen terme de son entreprise est une bonne chose.
Organiser et structurer cette connaissance sous la forme d’un business plan précis et réaliste, c’est mieux.
Le maître mot est : réaliste. Or, qui dit réaliste, dit étayé par des données tangibles.
Il convient donc de s’appuyer sur des chiffres et des éléments concrets, à commencer par le chiffre d’affaires réellement « dans les tuyaux » et la façon dont il va être assuré.
Puis, si une vision à moyen/long terme est cohérente et construite sur une stratégie pertinente (en cours ou à déployer), il faut la détailler.
Enfin, le cédant doit quantifier les conséquences de son départ en termes de perte éventuelle de chiffre d’affaires et de savoir-faire. Il doit en anticiper l’impact en prévoyant les solutions de remplacement.
Peu de chefs d'entreprise prennent le temps de cette projection, qui est pourtant primordiale, car :
En comparant son business plan à celui du repreneur, le cédant pourra ainsi mieux traiter les freins et objections de celui-ci.
Il est indispensable de préparer un dossier bien ficelé à présenter et remettre aux repreneurs potentiels.
Non seulement ces derniers vont pouvoir le relire à tête reposée, mais ils vont le transmettre à leurs conseils, qui vont s’en servir pour valider ou non la décision d’aller plus loin.
Il est inutile de constituer un dossier volumineux. Le dossier doit être attrayant, concis, précis, réaliste et mettre à disposition les éléments-clefs sur l’entreprise.
Le dossier détaille :
En fonction de l’avancement et du besoin, seront également nécessaires bilans et bail commercial, notamment en vue de rédiger une lettre d’intention cohérente.
La diffusion de ces documents doit être couverte par la signature préalable d’un engagement de confidentialité par le repreneur.
Un dossier bien présenté est le meilleur ambassadeur d’une vente d’entreprise. C’est donc un point sur lequel le cédant doit porter une attention particulière.
Une fois ces différentes étapes réalisées, le cédant doit désormais faire connaître aux repreneurs potentiels son souhait de vendre son entreprise.
Puis une fois les contacts établis et les rencontres effectuées, s’engagera le processus de discussion, les échanges de documents, puis la phase de négociation et vente.
La phase de vente se déroule en 3 étapes :
1. La lettre d’intention (ou offre d’achat), qui manifeste la volonté du repreneur d’engager des négociations avancées pour trouver un accord
2. Le protocole d’accord (ou compromis de vente), qui formalise l’accord trouvé, en vue de réaliser l’opération sous diverses conditions suspensives
3. L’acte définitif, qui constitue le closing de l’opération
La discrétion est fondamentale dans la phase de recherche d’un repreneur.
Le risque, si la mise en vente s’ébruite de manière maladroite, est que d’une part le personnel s’en inquiète et crée des remous, voire quitte le navire.
D’autre part, la clientèle peut également mal interpréter cette nouvelle et réagir et passer à la concurrence.
Afin d’anticiper ces problématiques et de « garder la main », l’exploitant doit en informer lui-même salariés et clients, en leur tenant un discours rassurant et serein.
A noter : dans le cadre d’une cession, l’information aux salariés est obligatoire, a minima 2 mois avant la date prévue pour la cession.
Les chefs d'entreprise qui veulent vendre ont donc divers moyens vers lesquelles se tourner pour trouver des repreneurs :
Les paroles s’envolent, les écrits restent…
Si certains sont encore tentés de se taper dans la main, la volonté d’acheter une entreprise doit être formalisée par une lettre d’intention du repreneur.
Cette lettre n’est pas une offre d‘achat ferme, mais davantage une manifestation officielle des parties d’engager des négociations en vue de concrétiser l’opération de cession.
Pour limiter la portée de son engagement, elle doit donc contenir des termes précautionneux, que les conseils juridiques connaissent bien.
La lettre d’intention indique notamment :
La forme de la lettre est relativement libre.
Cependant, en fonction des termes utilisés, elle peut constituer une offre d’achat ferme et obliger une éventuelle partie défaillante à concrétiser l’opération si c’est le souhait de l’autre partie.
La lettre peut faire l’objet d’allers/retours et de modifications, jusqu’à inclure les conditions satisfaisantes pour les deux parties.
Dans ce cas, elle est signée par le repreneur et le cédant et ouvre la porte à la préparation du protocole d’accord.
Le protocole d’accord (équivalent du compromis de vente pour le fonds de commerce) est le pivot d’une cession.
Ce document reprend et détaille de manière exhaustive les conditions négociées dans la lettre d’intention.
Il est précédé de la phase d’audit, réalisé par les conseils du repreneur.
L’audit consiste à valider tous les points des différents diagnostics de l’entreprise et identifier les risques, notamment pour quantifier le montant de la garantie d’actif passif.
L’audit et la préparation du protocole d’accord nécessitent la transmission de nombreux éléments, détaillés dans la liste de due-diligence.
Le projet de protocole fait généralement lui aussi l’objet d’allers/retours et de d’aménagements, aux fins d’être constitué des conditions acceptées par les deux parties.
Traditionnellement, le conseil juridique de l’acquéreur rédige le projet, qui est visé par son confrère représentant le cédant.
Le protocole d’accord intègre un certain nombre de conditions suspensives à lever pour que la cession puisse se réaliser.
La garantie d’actif passif est annexée au protocole d’accord.
Un dépôt de garantie (5 à 10% du prix de cession) est versé par le repreneur à la signature du protocole, qui est définitivement engageant et ne bénéficie d’aucun délai de rétractation.
A ce stade, le protocole a été signé il y a plusieurs mois et toutes les conditions suspensives ont été levées.
Si certaines ne l’ont pas été, les parties, en accord avec leurs conseils, peuvent y renoncer ou choisir de mettre fin à la cession de plein droit.
L’acte définitif est la réitération du protocole d’accord. Il formalise la reprise d'entreprise et officialise ainsi le nouveau propriétaire des titres de la société (ou du fonds de commerce).
L’acte doit mentionner certaines informations, à défaut de nullité :
Cette étape s’accompagne de plusieurs formalités, dont :
La phase de passation (aussi appelé délai de mise au courant) est une composante majeure de la réussite de la transmission d’entreprise.
L’accompagnement doit être abordé dès les discussions initiales entre cédant et repreneur potentiel, car les prérogatives du premier divergent souvent avec les attentes du second.
Il arrive fréquemment que le cédant souhaite tourner la page une fois son entreprise vendue, alors que le repreneur a un fort besoin d’être accompagné pour assurer la transmission le plus en douceur possible.
Il n’existe aucune obligation en la matière. La nature, la durée et les conditions de rétribution de l’accompagnement relèvent donc d’une négociation spécifique, parfois composante du prix de cession.
Si l’accompagnement s’effectue généralement après la signature de l’acte définitif, il peut démarrer avant.
Une pratique de plus en plus répandue consiste à mettre en place l’accompagnement suivant :
De quelques semaines à plusieurs mois, l’accompagnement varie en fonction :
Dans certains cas, le cédant reste salarié de la structure sur une période allant d’une à quelques années, afin de transmettre son savoir dans le temps et d’assurer la génération de chiffre d’affaires s’il en était principalement responsable jusque-là.
En conclusion, une démarche structurée permet de bien préparer la transmission d’une entreprise.
Gouverner, c’est prévoir, dit l’adage.
En anticipant la cession, le chef d’entreprise peut mettre en place la bonne structuration de celle-ci.
En structurant et organisant la transmission avec cohérence et dans l’intérêt de tous, il trouvera plus facilement un repreneur adapté.
Ainsi il pourra optimiser la cession, aussi bien fiscalement qu’humainement, en s’assurant qu’il retire le meilleur produit net de cession et que le fruit d’années de travail passe en de bonnes mains.
La cession d’entreprise, reprise et transmission en 3 questions
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