Compte séquestre : de quoi parle-t'on ?
Connaître l'utilité et les principes du compte séquestre, afin de l’utiliser pour sécuriser la transaction d’un fonds de commerce ou d'une entreprise.
Publié le 27-12-2021 et actualisé le 24-09-2024
Parmi les mécanismes fiscaux disponibles lors de la cession d’une entreprise, l’apport cession se révèle particulièrement avantageux pour un cédant souhaitant poursuivre une activité entrepreneuriale après la vente. Ce dispositif permet de bénéficier d’un report d’imposition sur la plus-value réalisée lors de la cession des titres, à condition qu’ils soient apportés à une autre entité. L’imposition de cette plus-value ne sera alors exigible qu’au moment de la cession des titres de la nouvelle entité. À travers cet article, on vous explique tout ce que comprend le mécanisme de l'apport cession !
Lors de la création d'une entreprise, l'entrepreneur peut choisir de constituer une société. Au cours de son existence, cette société peut procéder à une cession de titres. L'apport cession est alors une solution intéressante pour optimiser la fiscalité sur les plus-values.
L'apport cession permet de bénéficier d'une fiscalité avantageuse sur les plus-values issues de la cession de titres, que ce soit pour des actions dans une SAS ou des parts sociales dans une SARL. Cette opération est encadrée par l'article 150-0 B ter du Code général des impôts.
Lorsque des titres sont apportés à une holding, une plus-value est souvent réalisée, calculée sur la valeur des titres à la date de l'apport. Cette plus-value est soumise à l'impôt sur le revenu, mais deux dispositifs permettent d'éviter une taxation immédiate :
L'apport cession permet de reporter le paiement des impôts sur les plus-values réalisées lors de la cession de parts ou de titres. Sans cette stratégie, les plus-values sur cession de valeurs mobilières sont généralement soumises à la " flat tax " de 30 % (12,8 % d'impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux). Cela peut réduire la capacité de réinvestissement d'un entrepreneur souhaitant créer une nouvelle activité.
En reportant l'imposition, l'entrepreneur conserve la totalité du produit de la cession, ce qui lui permet de disposer de plus de liquidités pour de futurs projets. Cela favorise la préservation et la dynamisation du capital, puisque l'apport cession permet de réinvestir intégralement le produit de la cession en transférant, avant la vente, les titres à une autre société (holding ou non).
À noter : Ce transfert doit impérativement se faire avant la cession, et il est crucial de l'anticiper. En cas de protocole de cession, le transfert doit précéder la levée des conditions suspensives.
L'apport cession offre également la possibilité de diversifier son portefeuille d'actifs. En transférant les titres à une holding, l'entrepreneur peut réinvestir dans divers secteurs ou entreprises, répartissant ainsi les risques et renforçant la résilience de son patrimoine.
Ce dispositif permet de préserver et de dynamiser le capital en l'investissant dans une entreprise soigneusement choisie. En centralisant les investissements via une holding, l'entrepreneur bénéficie d'une gestion plus stratégique et structurée de son patrimoine, avec la possibilité de saisir des opportunités de marché tout en minimisant l'impact fiscal.
Le report d’imposition est un dispositif qui s'applique automatiquement dans certaines conditions. En effet, le Code Général des Impôts stipule que « les apports de titres réalisés au profit d’une société contrôlée par le contribuable ou son groupe familial entraînent la constatation de la plus-value d’apport et le report automatique de l’imposition de cette plus-value ».
Cependant, ce dispositif est soumis à des critères stricts :
L'anticipation est essentielle pour le dispositif d’apport cession, car un délai de trois ans de conservation des titres influence les décisions fiscales.
Cas N°1 : Cession des titres par la holding avant trois ans. Le report d’imposition est maintenu si la société réinvestit 60 % du produit de la cession dans les deux ans.
Cas N°2 : Cession des titres par la holding après trois ans. L’imposition porte sur la plus-value réalisée, calculée entre le prix de cession et la valeur d’apport :
La notion d’échange de titres s'explique comme suit ; des titres sont reçus en échange de l’apport de titres d’une société commerciale.
La cession à titre onéreux de ces titres entraîne automatiquement la fin du report d’imposition de la plus-value d’apport, déclenchant ainsi son imposition immédiate.
Cette imposition est calculée sur la différence entre le prix de cession des titres apportés à la société holding et leur valeur d’acquisition, ajustée, le cas échéant, par la soulte reçue ou versée.
Pour mettre en place le mécanisme de report d’imposition, il est indispensable de le notifier au fisc. Voici les étapes à suivre :
Chaque année, le contribuable doit continuer à déclarer le total des plus-values en report d’imposition dans sa déclaration de revenus n°2042. Cette démarche doit être répétée annuellement jusqu’à la fin du report d’imposition.
Il est possible de conserver le bénéfice du report d’imposition si les titres sont cédés avant l’expiration du délai de conservation de trois ans, à condition de réinvestir le produit de la cession. Ce réinvestissement peut se faire selon les modalités suivantes :
Le produit de la cession peut être réinvesti dans une nouvelle activité économique, sous certaines conditions :
Il est possible de réinvestir le produit de la cession en acquérant des titres d’une société existante, à condition que :
Le réinvestissement peut également consister en une souscription au capital d’une société, que ce soit en numéraire ou par augmentation de capital, à condition que :
La donation de titres, en raison de son caractère non onéreux, entraîne la purge de la plus-value en report. Cependant, cette purge est différée si le bénéficiaire de la donation (le donataire) exerce un contrôle sur la société émettrice des titres.
Le donataire sera exonéré de la plus-value en report transmise avec le don, à condition de conserver les titres pendant une période de 18 mois.
En revanche, le donataire devra s'acquitter de l'impôt sur la plus-value en report si :
Le sursis d’imposition s'applique lorsque le mécanisme de report d’imposition n’est pas pertinent.
Ce dispositif entre en vigueur lorsque l’apport de titres est réalisé au profit d’une société non contrôlée par le contribuable ou son groupe familial. Il s’agit d’un mécanisme automatiquement applicable, qui obéit à des critères spécifiques :
Comme expliqué précédemment dans la section sur le report d’imposition, l'imposition s'applique à la plus-value générée par la cession des titres de la holding. Cette plus-value est calculée en soustrayant la valeur d’apport des titres du prix de cession réalisé par la société holding, ce qui peut résulter en une plus-value ou une moins-value.
Le régime d’imposition est donc le suivant :
Il est important de rappeler qu'il s'agit des titres initialement reçus en contrepartie financière de l’apport de titres de la société commerciale.
La cession à titre onéreux des titres de la holding entraîne automatiquement la fin du sursis d’imposition de la plus-value d’apport, déclenchant ainsi l'imposition sur cette plus-value.
L'imposition est alors calculée de la manière suivante : prix de cession des titres apportés à la société holding moins la valeur d’acquisition de ces titres (ajustée par la soulte éventuellement reçue ou versée).
À retenir : L'apport cession
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